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En novembre s’est tenu le Conseil du collectif des épis belge (Cépi). Vingt personnes qui ont fait au moins un stage de Pédagogie institutionnelle se rassemblent pour prendre des décisions concernant l’organisation du collectif des péïstes.

Ne pas rester seul, disait Fernand Oury. Un conseil que les responsables de stage transmettent à ceux qui décident de travailler avec la Pédagogie institutionnelle et que suivent de nombreux péïstes. Au Conseil, on ne travaille pas sur ses pratiques, mais on s’organise.
La journée est divisée en deux parties, autour de l’auberge espagnole. Il y aura plusieurs présidences, car tenir toute une journée, c’est beaucoup. Pareil pour les secrétariats.

Tour des épis

Une première présidente ouvre le Conseil. Un tour rapide pour dire son prénom et quelque chose en lien avec la PI. Certains se connaissent bien, d’autres se rencontrent pour la première fois. Un temps pour dire le nom des excusés, les absents n’ont pas toujours tort et ils comptent.
Tous ceux qui ont participé à un stage ou à une journée de suivi [1] reçoivent l’invitation. C’est d’ailleurs une des responsabilités du collectif que de garder mémoire du cursus de chacun et de produire la liste d’envoi de mail sans oublier personne.
Premier point à l’ordre du jour, un tour des épis. En long, équipe de Pédagogie institutionnelle. Il y a trois catégories d’épis pour le moment. Les épis de base où quatre, cinq ou six personnes se réunissent régulièrement pour travailler des situations liées à la pratique de la PI dans son métier. Souvent à partir d’un récit écrit. Chaque répondant de son épi donne un écho et dit si celui-ci est ouvert (peut accueillir une personne) ou fermé.
Il y a les épis à projet, où des collègues travaillent leurs pratiques liées à leur institution (école, centre d’expression et de créativité, etc.)
Et il y a trois épis de fonctionnement : ÉpiVeillant (existant), ÉpiOrg(u)e et ÉpiForm (deux nouveaux épis) qui ont comme fonction de faire vivre la PI en Belgique avec le collectif.
Le Conseil, c’est aussi le moment pour annoncer la fermeture ou la création d’un épi.

Organisation

Le deuxième point à l’ordre du jour concerne l’organisation du collectif. L’ÉpiOrg(u)e propose un calendrier des activités : il y a le stage aux rencontres pédagogique d’été (RPé) « Pratique de la Pédagogie institutionnelle : organiser la coopération et entretenir le désir d’apprendre » ; les Journées de suivi où on se retrouve pour travailler nos pratiques entre péïstes qu’on soit ou pas dans un épi ; le Conseil ; les séminaires qui sont réservés à ceux qui ont déjà fait deux stages et où on travaille avec un extérieur, souvent un psychanalyste ; les Reprise et repère où ceux qui ont été ou seront responsables de stage travaillent des questions qui se posent en stage… Il y a aussi un moment appelé Reprise de stage réservé aux responsables du dernier stage qui reviennent sur son déroulement.
Comme on n’est pas 20 000 péïstes en Belgique, il faut prendre des décisions concernant la fréquence de telle ou telle activité et, en même temps, laisser de la place à de nouveaux projets. De toute façon, quelle que soit l’idée, il faut au minimum un clou, quelqu’un qui donnera la première impulsion pour une première réunion ou un (ou deux) responsable qui veillera à ce que ça se fasse si ça a été décidé.
Ce temps d’organisation est aussi l’occasion de proposer un chantier, c’est-à-dire un petit groupe qui a un travail à faire pour aider à l’organisation du collectif ou à sa vitalité. Par exemple, il existe une publication le Bulletin intérieur du Céépi, le collectif Européen. Chaque année, nous, les Belges, sommes responsables d’un numéro. Et pourquoi ne pas faire un Bulletin intérieur cent pour cent belge… Une proposition à creuser pour revenir avec au prochain Conseil, lieu de décision.
C’est aussi le moment de parler les difficultés liées à la création de deux épis de fonctionnement. Comment articuler le travail de chaque épi. Redéfinir les quoi de ces deux épis. Réfléchir aux liens entre les épis et l’ÉpiOrg(u)e. Entre exiger un membre de chaque épi qui rejoint ce dernier et réinsister sur l’importance des liens, mais laisser la liberté à chaque épi d’y veiller, en chair et en os, ou autrement. Et pour tel chantier, le clou recontacte qui, tout le monde, ceux qui étaient au Conseil, ceux qui y étaient et les excusés, et les membres des épis de base ? On discute, on décide.

Ceintures

Après le repas, le conseil se poursuit avec le temps des déclarations de ceintures. En effet, chacun peut demander une couleur pour une première ceintures ou une autre couleur de ceintures en fonction d’un tableau qui reprend les expériences pratiques, le niveau de stage, les lectures, la participation à un épi, les responsabilités prises dans le collectif. Ce sont des repères. Pour être responsable d’une journée de suivi, par exemple, il faut une ceinture verte ou en duo avec une ceinture verte. Celui qui déclare une ceinture est invité à écrire un texte à envoyer à l’avance, cela permet au président de jauger le temps nécessaire pour ce moment important. Se déclarer, ce n’est pas rien. Les ceintures, c’est aussi une manière de montrer les inégalités entre nous. Une manière de les assumer, comme l’enseignant et les élèves, dans une classe coopérative.
Vient le moment des responsabilités, temps classique dans les Conseils, et sans ces responsabilités, rien ne tient. Il, y en a trente… Chaque responsable a été invité à faire un rapport écrit en quelques lignes de sa responsabilité. Tout le monde a reçu les textes avant le Conseil. On ne parle des responsabilités qu’à la demande. La parole est d’abord donnée au responsable et on peut la demander au président si on a quelque chose à dire sur cette responsabilité ou sur le responsable. Ça peut être simplement un merci. C’est aussi le moment de remettre sa responsabilité et bien sûr d’en prendre une ou plusieurs.
Trois divers annoncés au moment de l’approbation de l’ordre du jour sont traités.
Une quinzaine de décisions ont été prises.
Un ça va, ça va pas pour terminer et la présidente ferme le conseil.
C’est le moment de ranger et de se dire au revoir et à la prochaine !

Ça roule ?

Ça a l’air de rouler comme ça. Chacun y met du sien pour que la parole circule et que des décisions soient prises pour que des activités soient organisées, des productions socialisées. C’est différent des Conseils vécus en formation. C’est un autre Conseil, qui n’a lieu qu’une fois par an, contrairement au Conseil dans les classes dans les écoles et écoles de devoir ou autre collectifs. C’est un Conseil de convertis !
On se surprendra peut-être à avoir trop attendu pour lever la main et demander la parole. On s’énervera soi-même d’être agacé par des répétitions d’arguments au lieu d’écouter les nuances dans ces répétitions, bref ce Conseil, ce n’est pas non plus un long fleuve tranquille !

notes:

[1Une ou deux journées où tous les péistes qui ont fait un stage PI sont invités à écrire un texte sur leurs pratiques qui sera travailler avec d’autres.